Courir à jeun : mythe ou véritable boost pour vos performances

Corto

Courir à jeun : voilà une pratique qui alimente régulièrement les débats dans le monde du running. Certains coureurs jurent que c’est un moyen révolutionnaire d’améliorer leurs performances, tandis que d’autres estiment que ce n’est qu’un concept marketing ou, pire, une pratique potentiellement risquée. Alors, qu’en est-il réellement ? Est-ce une stratégie à intégrer dans vos entraînements ou une idée à laisser sur le bas-côté ? Décryptons cette tendance ensemble, avec une bonne dose d’objectivité et, qui sait, une pointe d’humour.

Qu’est-ce que courir à jeun ?

Avant toute chose, il est important de clarifier ce dont on parle. Courir à jeun signifie pratiquer un entraînement de course à pied, généralement matinal, sans avoir consommé de nourriture solide au préalable. L’idée repose sur le fait que votre organisme, après une nuit de sommeil, a épuisé ses réserves de glycogène et est donc forcé de puiser dans ses graisses comme source d’énergie principale.

Cela semble logique, non ? Moins de glycogène, donc plus de combustion des graisses. Mais si l’idée paraît séduisante, elle mérite d’être examinée à la loupe pour comprendre ses véritables impacts.

Les bienfaits potentiels de la course à jeun

Pour certains coureurs, pratiquer la course à jeun peut offrir des avantages spécifiques. Voici un aperçu des bénéfices souvent mis en avant :

  • Une meilleure mobilisation des graisses : Courir sans apport récent de glucose force le corps à utiliser ses réserves de graisses, ce qui pourrait améliorer l’adaptation métabolique et la capacité à courir plus efficacement.
  • Des entraînements plus efficaces pour les longues distances : En étudiant l’impact de la course à jeun, certains athlètes cherchent à habituer leur corps à fonctionner avec moins de carburant accessible, ce qui peut être utile pour les marathons et ultra-marathons.
  • Un gain de temps : Allons droit au but : sauter le petit-déjeuner vous fait gagner du temps précieux. Pour les lève-tôt à l’agenda serré, c’est un bonus non négligeable.
  • Une sensation accrue de légèreté : C’est psychologique, mais ne pas avoir le ventre plein avant de courir peut donner une sensation de légèreté et de fluidité dans vos mouvements.

Mais attention aux pièges…

Avant de vous lancer dans un 10 km à jeun après avoir enfilé vos chaussures préférées, il convient de prendre en compte les risques. Courir sans carburant n’est pas sans effet sur l’organisme :

  • Une baisse de performance : Courir à jeun ne vous permettra probablement pas de battre votre record personnel. Sans glycogène, l’énergie disponible chute, et cela peut s’accompagner d’une fatigue rapide.
  • Un risque d’hypoglycémie : Courir à jeun peut provoquer des étourdissements, des vertiges, voire même une sensation de malaise. Pas génial pour votre séance d’entraînement, n’est-ce pas ?
  • Une récupération plus difficile : Si votre corps manque de nutriments pendant et après l’effort, il risque de peiner à se régénérer efficacement.
  • Pas adapté à tout le monde : Certains profils de coureurs, comme les débutants ou les personnes ayant certaines pathologies, doivent éviter cette pratique pour ne pas mettre à mal leur santé.

À qui s’adresse la course à jeun ?

Ne nous trompons pas : courir à jeun n’est pas une question de niveau ou d’élite. Cette pratique peut convenir à certains coureurs bien entraînés qui cherchent à varier leurs séances ou à travailler leur endurance métabolique. Voici quelques profils auxquels elle peut être adaptée :

  • Les coureurs expérimentés, habitués à écouter leur corps et à repérer les signaux de fatigue ou de faiblesse.
  • Ceux qui s’entraînent pour des longues distances et souhaitent habituer leur organisme à mobiliser les graisses.
  • Les matinaux qui préfèrent courir tôt et n’aiment pas remplir leur estomac dès le réveil.

En revanche, cette pratique est à éviter pour les débutants, les femmes enceintes, les personnes souffrant de diabète, ou celles qui ont des besoins énergétiques spécifiques.

Comment intégrer la course à jeun de manière intelligente

Si vous êtes curieux et souhaitez tester la course à jeun, voici quelques conseils essentiels pour débuter sereinement :

  • Commencez doucement : Préférez des séances courtes de 20 à 40 minutes, à un rythme modéré. L’objectif n’est pas de pousser votre corps dans ses retranchements dès le départ.
  • Hydratez-vous bien : Même si vous ne mangez pas, buvez un grand verre d’eau avant votre sortie, voire une boisson isotonique faible en calories si nécessaire.
  • Repérez les signaux d’alerte : Si vous ressentez des vertiges, une fatigue prononcée ou des troubles visuels, arrêtez immédiatement et mangez un en-cas contenant des glucides rapides (comme une banane).
  • Testez lors d’entraînements peu prioritaires : Ne commencez pas cette pratique avant une compétition ou sur des séances clé de votre plan. C’est une méthode à explorer, mais pas une stratégie infaillible.
  • Prenez un bon petit-déjeuner après votre course : Une fois votre entraînement terminé, rechargez vos batteries avec un repas équilibré, riche en glucides et en protéines, pour faciliter la récupération.

Les mythes autour de la course à jeun

Au fil des années, de nombreux mythes se sont construits autour de la course à jeun. Démêlons rapidement le vrai du faux :

  • « Courir à jeun fait fondre la graisse comme neige au soleil » : Pas tout à fait. Votre corps brûle plus de graisses proportionnellement, mais cela ne signifie pas que vous perdez directement plus de poids. Tout dépend de votre dépense énergétique totale.
  • « La course à jeun rend invincible » : Non. Cela peut améliorer certaines adaptations physiologiques, mais ce n’est pas applicable à tous les objectifs ou sportifs.
  • « Vous pouvez courir aussi fort que d’habitude » : Faux. Avec peu de glycogène disponible, vos performances sont souvent bridées. Gardez vos records pour les jours où vous êtes bien alimenté.

Faut-il adopter la course à jeun ?

Alors, la question fatidique : mythe ou véritable boost ? La réponse, comme souvent en course à pied, est entre les deux. Pour certains, c’est un allié précieux pour travailler l’endurance métabolique ou économiser du temps. Pour d’autres, c’est une stratégie inutile voire contre-productive. Tout dépend de votre niveau, objectifs, habitudes et ressenti personnel.

L’essentiel est de rester à l’écoute de votre corps et de ne pas adopter une tendance juste parce qu’elle est à la mode. En course à pied, comme dans la vie, le succès repose sur l’équilibre entre expérimentation et bon sens. Alors, prêt pour un test matinal à jeun ? Ou préférez-vous savourer un bon croissant avant de filer ? À vous de choisir, avec sagesse et une bonne paire de chaussures, bien sûr.

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